République démocratique du Congo
Boudé en tant que président par intérim de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) par une partie de la base, Jean Marc Kabund-A-Kabund a nommé un nouveau secrétaire général. Cette nomination pourrait accentuer la désormais ostensible crise de leadership au sein du parti au pouvoir en RDC.
Un échelon de plus pour Augustin Kabuya Tshilumba au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Jusqu’ici secrétaire général adjoint chargé de la communication et de la mobilisation, il a été élevé ce samedi 18 mai au poste de secrétaire général du parti au pouvoir en RDC.
Une nouvelle fonction que Kabuya Tshilumba semble déjà prêt à remplir avec un programme à la mesure du contexte qui est celui de l’UDPS. « Au stade actuel, je dois faire un état des lieux de la situation au sein du parti et ce n’est qu’après que je vais communiquer sur les priorités », a-t-il confié au site congolais actualite.cd.
« Je remercie le Seigneur. Je veux juste qu’il me donne son intelligence et sa sagesse pour que je puisse diriger cette grande masse. Le parti a beaucoup de problèmes internes », a-t-il ajouté.
Et les problèmes, ce n’est pas ce qui manque ces derniers temps à l’UDPS. Notamment sa propre légitimité pour avoir été nommé par le président par intérim Jean Marc Kabund-A-Kabund. À en croire des membres du parti, les textes n’autorisent pas un président intérimaire à procéder à quelque nomination. « Les textes ne prévoient pas ça. C’est une façon de créer le désordre au sein du parti », a confié un cadre du parti au site politico.cd.
Un désordre qui pourrait s’accentuer, car la nomination de Kabuya intervient à un moment où les membres de l’UDPS peinent jusqu’ici à épuiser le débat portant sur la légitimité de celui qui l’a nommé. D’après d’autres cadres du parti, le secrétaire général Kabund-A-Kabund, ne mérite pas d’assurer l’intérim au poste de la présidence de l’UDPS, vu les textes.
Tshisekedi incapable ?
« En cas de décès, de démission, d’empêchement définitif, expiration de mandat ou interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la Convention Démocratique du Parti (CDP), du secrétaire général du parti et du président de la Commission électorale permanente (CEP), assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès », peut-on lire à l’article 26 des statuts de l’UDPS.
Pourtant, c’est bien le président du parti qui, frappé d’indisponibilité en raison de son élection en décembre dernier à la présidence de la République, qui avait nommé Kabund-A-Kabund au poste de président par intérim du parti.
Ainsi, à défaut de s’accorder sur l’interprétation des textes de leur parti et faute d’une intervention conciliante du staff dirigeant, les membres de l’UDPS s’enfoncent petit à petit et droit dans une grave crise de leadership.
Et cette crise semble déjà mettre à nu toutes les peines du monde éprouvées par Félix Tshisekedi à mettre de l’ordre dans sa propre famille politique, alors qu’il devrait compter sur la cohésion au sein de son parti pour faire face aux adversaires, et même partenaires politiques.
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